Réduction du temps de travail versus intensification du travail : Pour un management plus humain des personnes - Université d'Angers Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cultures & sociétés Année : 2011

Reduction of working time versus intensification of work: For a more human management of people

Réduction du temps de travail versus intensification du travail : Pour un management plus humain des personnes

Résumé

The reduction in annual working time is a general trend observed in both Europe and North America (it has been halved since 1830). For the past thirty years, this decline has continued in most OECD countries, with a particular situation for France, which is distinguished by a marked reduction in hours worked per active worker, especially since the "Aubry" laws of 1998 and 1999. This collective reduction in working time had beneficial consequences: job creation, increases in the efficiency of production processes, better reconciliation for many workers in professional and family life, etc. But this reduction is also often associated with an intensification of work which makes the balance sheet much more mixed as regards working conditions and the health of the employees. If the intensification of work has increased in parallel over the past twenty years, it is mainly due to the introduction of new forms of work organization in companies (so-called "just-in-time" modes of production, or " just in time "; forms of reorganization of production called" reengineering "; flexibility of the workforce, etc.). This results in harmful psychosocial consequences for employees' health and increased hardship which seriously calls into question certain management advice and the uncontrolled importation of Anglo-Saxon management models (Mintzberg, 2005).
La réduction du temps de travail annuel est une tendance générale observée aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord (il a été divisé par deux depuis 1830). Depuis une trentaine d’années, cette baisse se poursuit dans la plupart des pays de l’OCDE, avec une situation particulière pour la France qui se distingue par une réduction marquée des heures travaillées par actif occupé, notamment depuis les lois « Aubry » de 1998 et 1999. Cette réduction collective du temps de travail a eu des conséquences bénéfiques : création d’emplois, augmentations de l'efficience des processus de production, meilleure conciliation pour beaucoup de salariés de la vie professionnelle et de la vie familiale, etc. Mais cette réduction est aussi souvent associée à une intensification du travail qui rend le bilan beaucoup plus mitigé en ce qui concerne les conditions de travail et la santé des salariés. Si l’intensification du travail s’est parallèlement accrue depuis vingt ans, c’est principalement du fait de la mise en place de nouvelles formes d’organisation du travail dans les entreprises (modes de production dits "en flux tendu", ou "en juste à temps" ; formes de réorganisation de la production dites de "reengineering"; flexibilisation de la main d'œuvre, etc.). Il en résulte des conséquences psychosociales néfastes pour la santé des salariés et une pénibilité accrue qui remettent sérieusement en question certains conseils en management et l’importation non contrôlée de modèles de gestion anglo-saxons (Mintzberg, 2005).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02494721 , version 1 (29-02-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02494721 , version 1

Citer

Benoît Raveleau. Réduction du temps de travail versus intensification du travail : Pour un management plus humain des personnes. Cultures & sociétés, 2011, Vie plus longue [mode d'emploi] ?, 19, pp.64-69. ⟨hal-02494721⟩
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