Dans cette contribution, nous abordons les questions sur la nature et le fonctionnement des transports collectifs (TC) dans les villes des Suds, à partir des pratiques de mobilité au quotidien. En adoptant le point de vue de la demande et en analysant comment les habitants utilisent les différents modes au quotidien, nous interrogeons la distinction formel-informel. Fait-elle sens, lorsqu’elle est examinée à partir des comportements de mobilité des usagers ? Pour apporter des éléments de réponse à cette question, nous nous appuyons sur le cas de Dakar, qui, comme nombre d’autres capitales africaines, a connu ces dernières décennies une forte croissance démographique et spatiale, rendant l’accès aux aménités urbaines de plus en plus dépendant de la mobilité motorisée. La capitale sénégalaise est de ce point de vue un terrain doublement intéressant. Elle présente une grande diversité de modes de transport collectifs, d'une part, et a bénéficié en 2015 d’une enquête ménages mobilité, permettant d’appréhender finement les pratiques citadines et qui sont abordées par des entretiens qualitatifs, d'autre part.